L’ère numérique, il faut en convenir, ne fait probablement pas naître des générations de grands littéraires. Sur le mobile, le règne de l’abréviation s’installe, avec son cortège de syllabes et de mots fusionnés. Bien plus, nos contemporains revisitent souvent la langue française avec une approche presque exclusivement phonétique. Sur les écrans de bureau, cette influence se fait aussi ressentir. Dans la barre du moteur de recherche, la syntaxe sommaire côtoie orthographe approximative et fautes de frappe courantes. La multiplication des supports numériques, à laquelle on ne peut imputer la responsabilité première de cette « insensibilité littéraire », contribue sans aucun doute à sa propagation. Dans ce contexte, quid des techniques de rédaction optimisée SEO, mises en œuvre pour générer du trafic sur les sites de leurs commanditaires ?
Rédaction optimisée, orthographe et syntaxe
Le rédacteur doit-il faire preuve de démagogie pour imiter la forme des requêtes ou doit-il respecter les règles de la langue française, sans préjudice pour les objectifs de trafic de son client ? En toile de fond, toujours la même question : le rédacteur web ne s’adresse-t-il qu’à un robot ? Les avis de nombreux spécialistes convergent vers une position claire : le respect de l’orthographe et de la syntaxe est compatible avec les objectifs de référencement. Les négliger n’apporte aucun avantage sur le court terme et peut s’avérer désastreux à long terme.
Rédaction web SEO et orthographe
Faut-il rédiger pour le web en travaillant son référencement sur des fautes de frappe et des mots mal orthographiés ? La question a été largement posée, au long des dernières années. La démarche a souvent été décrite et considérée comme potentiellement fructueuse (nombre de visites en hausse).
On a vu fleurir de nombreux conseils plus ou moins douteux, sur le choix des bonnes fautes d’orthographe, la rédaction de faux commentaires contenant les fautes les plus courantes. Ou, plus discret, l’insertion de ces dernières dans les balises alternatives, celles qui ne sont pas visibles par l’internaute. Vu les fonctionnalités des moteurs de recherche, cette démarche peu qualitative semble aujourd’hui superflue. En observant le fonctionnement de Google, en position dominante sur le marché, on note que les fautes de frappe sont automatiquement corrigées dans les résultats de recherche (donc,aucun intérêt à se positionner dessus). Par ailleurs, la barre de suggestions qui s’affiche sous la recherche, au fil de la saisie, ne propose que des termes bien orthographiés. Comme l’internaute est dans une logique de gain de temps, il valide généralement les propositions du moteur, réduisant du même coup les saisies de mots erronés.
Le choix de mettre en exergue les fautes d’orthographe n’a donc que peu d’intérêt. Dans bien des domaines, il peut même être préjudiciable à l’activité, sur le long terme, car il affecte inéluctablement la crédibilité d’une activité professionnelle.
Contenus optimisés et syntaxe
Sur les supports numériques, la rapidité de la saisie a tendance à simplifier, voire éliminer les éléments de syntaxe. Cette pratique fait ressortir des séries de mots clefs sans articles ni prépositions. Pour simplifier les accords, le singulier est en outre souvent privilégié. Ces démarches simplifiées sont assez naturelles sur les barres de recherche, mais doivent-elles impacter la syntaxe et donc la qualité littéraire d’un contenu optimisé pour le référencement ? Pas nécessairement. Les moteurs de recherche n’indexent pas les mots vides (déterminants et propositions) et identifient les mots clefs même si le rédacteur utilise des formes dites « fléchies » (conjugaison, accord de genre ou de nombre). Ces précisions montrent que le rédacteur web n’est pas lié outre mesure à la contraction des phrases et à la simplification à outrance de la syntaxe. Celle-ci peut tout de même lui être utile, pour la partie émergée de l’iceberg SEO qui concerne la rédaction : les balises alternatives. Pour les textes visibles, qualité de la syntaxe et référencement sont compatibles, étant entendu que le style de la rédaction web est bien différent de celui d’une œuvre littéraire !